Moulin du Châtel – Milin ar C’Hastell

Le moulin du Châtel sur l’Aber Benoit, est implanté sur les communes de Tréglonou, Plouvien, Lannilis, en limite de zone de salure.
Il existe un autre moulin du Châtel, Moulin du Pont du Châtel à Plouider

Il se trouve à proximité du pont du même nom.

Il fut historiquement, le premier pont sur Aber Benoit (avec péage ?), un barrage pour la pêche, un moulin

Auteurs

Patrimoine des Abers
L’association PATRIMOINE DES ABERS, à but non lucratif, oeuvre depuis 2006 pour recenser, inventorier, valoriser et faire connaître le patrimoine des communes de LANNILIS et…

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Eléments historiques

Le moulin de Châtel, fondé en titre, existait au XVIème siècle.
Un blason du XVIème siècle permet de situer précisément l’année ou le moulin était déjà en activité.
Mais il est certain que le moulin existait déjà au XIVème siècle et appartenait aux seigneurs du Chastel, nobles importants du diocèse du Léon, dont l’un des châteaux-forts se trouve à Trémazan, commune de Landunvez.
D’autres pierres gravées dont une sur la façade sont difficilement déchiffrables

L’origine d’après les éléments d’Hervé Torchet

1213-1536 : La baronnie de Trémazan, a 3 membres (chef-lieu) des seigneuries du Chastel de Lannilis, Cléder et Brest. Marguerite du Chastel épouse en 1327 Guyomarch Nuz de Kergournadeac’h, fils de Guyomarch et d’Elienor de Dinan. Méance du Chastel épouse en 1445, Olivier de Kergournadeac’h d’où Salomon sans Hoir et Aliette, dame de Kergournadeac’h, épouse Coetquelfen. Leur fille Jeanne épouse en 1530, Alain de Kerc’hoent. Un moulin à mer du Chastel en Lannilis et une collégiale de Kersaint sont fondées par les seigneurs de Trémazan.
Le Moulin du Châtel figure sur la carte Cassini.
Sur la façade du Moulin figure le blason de Kerbabu (Bellingant, Perrien). C’est la partie ancienne du moulin avec quatre fenêtres dont une masquée. Dans l’ouvrage, Nobiliaires et Armorial de Bretagne, de Pol Potier de Courcy, on retrouve les armoiries Bellingant et Perrien qui sont associées sur le Moulin.
Selon Michel Mauguin, de la société d’archéologique du Finistère, expert en héraldique, il était d’usage, lors de mariage, d’apposer cette association de blasons sur les biens communs aux époux. Cela permet de situer précisément la date de construction du Moulin avant 1705, date du décès d’Anne Perrien.

Cette rivière est nommée Ruisseau de l’Aber-Benoit (classement DDTM).

En 2015 la commune de Plouvien cède sa bande littorale à Tréglonou. Le moulin est désormais aussi sur Tréglonou.

Où sont passés les poissons ?

Rivière autrefois extrêmement riche en poissons comme toutes les autres, aussi bien côté amont que aval. Elle est aujourd’hui victime de cette folie du remembrement, asséchement des marais, arrachage des haies, urbanisation galopante, industrialisation, bétonisation, pathologies diverses …
Certains l’ont déjà oublié, mais il y a 50 ans, les rivières, ruisseaux, lavoirs, sources étaient extrêmement riches en poissons, anguilles, grenouilles, têtards… On buvait l’eau des sources et les poissons étaient mangeables.

Patrimoine

Le Moulin dispose d’un étang et d’un déversoir en pierres de taille en forme d’arc de cercle tout à fait remarquable. Ce déversoir rejoint la rivière par deux passages construits sous la route. Le premier, ancien, en très belles pierres taillées. Le second en béton date des années 1925.
Le blason et une autre pierre gravée sur la façade.

Electricité

Première turbine type Fontaine installée en 1908. Ancienne centrale électrique hydraulique, mais aussi thermique (moteur à gaz pauvre avec sa grande cheminée) pour l’alimentation de Lannilis jusqu’en 1928. Le moulin a cessé de fonctionner comme minoterie en 1968, puis a été utilisé pour faire de la mouture d’orge, d’avoine, et de blé et servi de lieu de stockage en silos jusqu’en 1982.

En 1868, une innovation qui fit beaucoup de bruit à l’époque, fut l’éclairage public des rues de Lannilis à l’aide de 12 réverbères. Ce n’était pas encore l’électricité, sans doute, mais c’était un progrès indéniable. Par une lettre de Madame GUEGUEN, propriétaire au moulin du Chatel (Milin ar C’Hastell), proposition était faite à la commune le 28 Janvier 1901 de « substituer l’éclairage électrique à celui existant, par réverbère à pétrole ». (Le moulin, usine de production, fonctionnera successivement à la vapeur, au gaz pauvre puis au moteur diesel). Le 25 Janvier 1908, la municipalité passait un traité avec madame GUEGUEN en vue de la « fourniture de l’éclairage public et privé pour 30 années entières et consécutives ». Ce traité de 40 articles stipulait en l’article 20 – « Dans le cas où les progrès de la science permettront d’obtenir de l’énergie électrique à meilleur compte ou d’utiliser des lampes exigeant une consommation moindre, la concessionnaire devra installer des lampes nouvelles ». et à l’article 28 – « En cas de découverte d’un nouveau mode d’éclairage, la municipalité se réserve le droit d’en demander l’application à Madame GUEGUEN ». Sages précautions ! « L’éclairage doit fonctionner le 1er septembre 1908 » : tout va pour le mieux jusqu’en 1915, où du fait de la Grande Guerre, le service est défectueux et laisse à désirer. La distribution va connaître quelques difficultés du fait de la mobilisation de l’ouvrier ROPARS et même être interrompue quelques temps en 1915. Dès 1928, la commune de Lannilis, qui a adhéré à un syndicat intercommunal en vue de la construction et de l’exploitation d’une distribution d’énergie électrique, cède la concession électrique de Lannilis à Madame Eugène GUEGUEN du Chatel au profit de l’union électrique du Finistère. Le 25 Mai 1930, le maire pouvait proclamer « l’électrification de la ville est terminée et celle de la campagne sera prochainement entreprise ». Soucieux du confort de ses administrés, il ajoutait « si la commune prend à charge les frais peu élevés de la pose de 1 ou 2 becs par ménage (de gens de situation modeste), elle apportera à chacun la joie et la lumière et contribuerait à leur bien-être ». L’éclairage est destiné à l’éclairage public (22 candélabres munis de réflecteurs remplaceront les réverbères à pétrole), à l’hospice, aux écoles, à la mairie mais aussi à l’éclairage des particuliers du bourg. Le contrat fixe le prix de l’abonnement et précise que l’électricité sera fournie à partir du coucher du soleil jusqu’à 11 heures du soir et de 5 heures du matin au lever du soleil. Septembre 1930, l’électrification totale de la commune était décidée et se réalisait progressivement. C’était chose faite dès 1937 : Lannilis avec Guipavas, était dans les premières communes de l’arrondissement de Brest entièrement électrifiées

Les crues centennales

1671 – Dans le livre, Monographie de la paroisse de I’Abbé Perennez (Plouvien), il est fait mention d’une crue qui emporta tous les Moulins, du Moulin du Coumou en amont au Moulin du Châtel.

1925. Des inondations exceptionnelles de 1925, ayant noyé le moulin, un second passage a été aménagé sous la route nationale.

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