Les usines à goémon
Usine à goémon Saint Antoine 89 Route de Doenna 29870 Landéda - Situer
Les goémoniers sont les pêcheurs de goémon ou de varech, qui sont des algues brunes, rouges ou vertes. Cette pratique maritime se retrouve surtout dans le pays du Léon, entre la baie de Lannion et la rade de Brest. L’activité s’y développe facilement ce qui fait de la région la première productrice d’algues de France depuis le XIXe siècle. La récolte dure de mai à octobre. Une fois ramassées, les algues sont transportées à l’aide de paniers, de civières ou de charrettes.
Commence alors l’étape de l’étalage et du séchage, traditionnellement accomplie par les femmes et les enfants. Il faut en effet sécher les algues au vent et au soleil pour les conserver. Lorsqu’elles étaient enfin sèches, les algues étaient disposées dans le four sur un lit de branchages enflammés. Certains jours de grand soleil, c’est de toute la côte et des îles de l’archipel que se dégageaient ainsi des nuages blanchâtres signalant un peu partout une opération de brûlage du goémon. Il existe encore une dizaine de fours visibles, dont deux sont régulièrement entretenus sur les dunes de Sainte Marguerite par la commune de Landéda. Un four est une rigole de 10 à 15 mètres de long, profond de 40 centimètres et d’une largeur d’environ 60 centimètres. Trois fours sont mis en valeur sur la commune aujourd’hui : deux sur le terrain du conservatoire du littoral et un au camping municipal.
Plus tard, le séchage et le brûlage disparaissent petit à petit au profit de l’industrie. Occupant le plus grand champ d’algues d’Europe, le Finistère à vu naître de nombreuses usines de traitement de ces plantes si particulières. Landéda ne faisant pas exception, deux usines y virent le jour.
Arrivés de la Région Centre après 1870, les frères Glaizot étaient des chimistes. L’aîné sortait d’ailleurs de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures. Les deux frères créent ensemble une usine face au phare de la Palue en 1874. Cette usine avait pour but d’industrialiser la production de l’iode à partir des algues marines. Cette usine artisanale a pu faire vivre les goémoniers du secteur jusque dans les années 1960 grâce à sa modernisation. Aujourd’hui seuls les bureaux de l’usine restent visibles, transformés depuis en habitations.
La Compagnie Française d’iode et d’algine (Substance azotée visqueuse que l’on trouve dans les algues) ouvre ses portes sur la commune littorale en 1930. Après à peine 5 ans d’activités, l’usine Saint-Antoine commence à s’essouffler face à ses difficultés d’alimentation en eau et à la concurrence étrangère de plus en plus présente. Difficultés qui la mèneront à la liquidation judiciaire. Afin de lui offrir une deuxième vie, l’usine fut transformée en abri de bateau avant d’être réquisitionné pour le montage d’avions (qui seront sabotés par les allemands) pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le bâtiment de l’ancienne usine sera réutilisée ensuite comme logements pour les ouvriers du mur de l’Atlantique. Dans la fin des années 70, début 80 elle est vendue et sa cheminée sera détruite après 3 dynamitages, elle rend son dernier souffle. Si vous vous rendez dans le quartier de Saint Antoine il est encore possible de contempler ce bâtiment aux multiples vies.
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