Le phare de l’Île Vierge
Ile Vierge - Situer
Auteurs
Office de tourisme du Pays des Abers
Le Pays des Abers va vous étonner sûrement, vous charmer nous l’espérons, vous conquérir sans doute, par la diversité de ses paysages. Une sortie en…L'île Vierge
Enez Werc’h, petite île située à faible distance de Plouguerneau abrita au XVème siècle un couvent; mais très vite la stérilité des sols eut raison des moines installés en ce lieu qui revinrent sur le continent en 1509 pour fonder l’Abbaye Notre-Dame des Anges à l’Aber Wrac’h. L’origine du nom de l’île vient probablement de la chapelle du couvent dédiée à la Vierge Marie. Cela pourrait aussi provenir du manque de végétation sur l’île, de son milieu stérile où rien ne peut pousser.
D’une superficie de 6 ha, l’Île Vierge (Enez Werc’h) marque la limite orientale entre la Manche et la mer Celtique. C’est un point de passage stratégique pour les navires depuis longtemps.
Au 19ème siècle, L’État veut moderniser ses phares d’aterage, c’est à dire ceux qui marquent les tournants des voies de navigation. En 1844, il rachète l’île, avec ses dépendances, son droit de pâture et de sécherie du goémon au sieur Goyon de Coëpel afin de mettre en place un système d’éclairage plus efficace en vue de sécuriser la navigation dans ses parages face aux dangers que représentent les courants et les nombreux écueils.
Le phare
Le phare de l’Île Vierge est le phare le plus haut d’Europe avec ses 82,50m, et le plus haut du monde en pierre de taille. A ses côtés se trouve le petit phare, tour carrée d’une hauteur de 33 mètres. Ce petit phare a été le premier phare construit sur l’île en 1842. Il sera remplacé par le second phare près d’un demi siècle plus tard pour des raisons d’ordre technique. Aujourd’hui ce phare est devenu un gîte, considéré comme logement insolite.
Le second phare a été construit entre 1897 et 1902 dans le but “d’augmenter le plus possible la portée géographique du phare de façon à le rendre plus visible à grande distance”. De sa hauteur, il balaie le nord Finistère à 52 km à la ronde avec un feu à éclat blanc toutes les 5 secondes. Il s’agit d’un phare d’atterrage, c’est à dire qu’il marque les tournants des voies de navigation. 365 marches conduisent au sommet de cette tour de granit recouverte intérieurement de 12 500 plaques d’opaline. Il est classé monument historique depuis 2011.
Vie des gardiens
Les gardiens de phare ont vécu sur l’île entre 1845 et 2010, année d’automatisation du phare. Leur nombre a varié au fur et à mesure du temps : de 1845 à 1902, ils étaient 2 gardiens dans le petit phare et 1 à terre. De 1902 à 1956, 3 gardiens sur l’île et 1 à terre et de 1956 à 2010 on revient à 2 gardiens sur l’île et 1 à terre puisque le phare est électrifié. Ils travaillaient par roulements (6 semaines sur le ???)
Un réservoir d’eau de pluie a été installée à côté de leur maison pour leur consommation d’eau. Ils ne buvaient que cette eau jusqu’à ce que les progrès de la médecine les rendent trop aseptisés pour en boire et qu’ils doivent donc ramener leurs bouteilles.
D’abord employés par des entrepreneurs privés, les gardiens deviennent agents de l’Etat en 1849. Pour entrer dans ce corps très convoité, il faut savoir lire, écrire, compter. Donc, après la première guerre mondiale, beaucoup de mutilés sont envoyés dans les phares ; lorsqu’en 1925, deux Poilus aux poumons perforés restent prisonniers du phare de la Vieille à cause d’une tempête pendant plus d’un mois, la presse s’empare de l’affaire, et met fin à cette ère. Deux ans plus tard, un décret stipule que les gardiens embauchés doivent être en bonne forme physique, savoir nager et godiller. Enfin, dans les années 50, le métier se professionnalise avec l’électrification des phares : le gardien devient électromécanicien. Les gardiens suivent alors une formation de 18 mois à Brest pour apprendre la mécanique, la soudure, le matelotage, la radiotéléphonie, le secourisme et le pilotage d’un canot à moteur.
L’appellation « gardien de phare » a perduré jusqu’à nos jours, même si le statut administratif n’existe plus depuis 1957 et a été remplacé par celui d’électromécanicien de phares.
Leurs missions
- Allumage, veille, extinction du feu et de l’optique
- Observations météorologiques (pluviométrie, anémométrie)
- Fonctionnement des cornes de brume, des radiophares
- Fonctionnement des émetteurs des stations de radionavigation permettant aux navires de se situer de jour par temps de brume
- Rapports à l’administration, aux services techniques
- Entretien du bâtiment et des machines
- Organisation de la vie au phare : gestion de l’eau, de l’électricité, des combustibles, du matériel, des vivres…
Leurs compétences sont multiples et accompagnent les nouvelles technologies. Ils travaillent en lien avec le service à terre via les 2 vacations radios quotidiennes et via les marins des baliseurs, des vedettes de ravitaillement et de relève.
Des logements de fonction sont construit pour les gardiens et leur famille, dans un souci d’économie d’argent car l’administration n’a pas à payer les indemnités logement, mais aussi pour éviter que les gardiens soient tentés de déserter leur poste pour rejoindre leur famille.
Depuis l’automatisation des phares, il n’y a plus de présence humaine permanente dans les phares. L’Etat ouvre maintenant un concours pour des postes de techniciens supérieurs. Les Etablissements de Signalisation Maritime Actifs (ESMA), phares, tourelles, feux et balises, sont maintenant surveillés à distance et entretenus par les agents des Centres d’Intervention et d’Exploitation qui dépendent des subdivisions des Phares et Balises établies sur le littoral. Les établissements passifs situés en mer sans source lumineuse, qu’on appelle marques de jour, sont à la charge des marins des Phares & Balises.
La journée du gardien
Lever et coucher du soleil rythment la vie du gardien, correspondant à l’heure d’allumage et d’extinction de la lanterne. Il faut assurer une subdivision radio pendant la journée. Ils surveillent le trafic maritime et les feux environnants pour signaler d’éventuelles anomalies, assurer l’entretien du bâtiment et du matériel. La veille est assurée 24/24 par les 2 gardiens, qui se partagent en alternance des grands quarts de 9 ou 10h et des petits quarts de 5 ou 6h.
En dehors des quarts, les gardiens disposent de leur temps. En 1868, l’administration crée une bibliothèque circulante : un échec cuisant, les gardiens préférant généralement à la lecture des activités manuelles, comme la pêche, la confection de maquettes. La télévision viendra petit à petit meubler les loisirs.
Plus d’infos ici :
https://www.histoiremaritimebretagnenord.fr/activités-maritimes/phares-et-balises-1/
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