Le moulin de Guibidig

Le moulin de Guibidig, en Plouvien, était sans doute, un moulin à lin. Nous avons repéré le “poull lin”. Mais qu’est-ce qu’un moulin à lin ?

Avant les machines, le travail du lin comportait:

• l’arrachage qui se faisait vers le 14 juillet
• le rouissage. Au XXème siècle, on ne pratiquait que le rouissage à la rosée. Le lin était étalé sur une prairie et était ensuite retourné à l’aide de bâtons de saule. Ce travail demandait trois semaines à un mois.
• l’égrenage et le teillage. Deux ouvriers étaient assis sur un coussin de paille face à face aux deux extrémités d’un banc au milieu duquel était piqué un grand peigne appelé seran. Deux femmes leur tendaient des poignées de lin qu’ils faisaient passer deux ou trois fois entre les dents du peigne. Un drap posé par terre recueillait les capsules.
• Ar volc’hadeg qui consistait à faire sortir les grains de lin de leurs cosses, et cela en dansant. Plus tard vint l’engrenage mécanique.

Puis vint progressivement la modernisation des machines permettant la récupération du maximum d’éléments séparés au cours du processus:

• les fibres longues destinées aux filatures
• les déchets d’étoupe aux papeteries
• les grains aux huileries
• les amas aux usines de compressage de panneaux agglomérés

Si le cadastre (1830 ou même 1938) ne mentionne pas ici “un moulin à lin”, il est dans la mémoire des gens du village, et qui plus est, dans la topographie des lieux. Il y a eu ici, et il y a encore: un poull lin (lavoir à lin) c’est-à-dire une réserve d’eau où l’on mettait le lin à rouir, c’est-à-dire à “se décomposer”; un moulin à lin qu’il faudrait plutôt appeler “kanndi”, “maison du lin”, c’est-à-dire une petite construction où se faisait le travail du lin; plus loin un lavoir (sans doute pour le linge) et une fontaine.