Le chant

L'accompagnement de la danse

Il était traditionnellement le moyen le plus employé pour mener la danse. Il l’est resté pour la danse round : les chanteurs sont dans la danse et le reste du groupe répond. Ce mode d’accompagnement (soliste/groupe) se retrouve partout en Bretagne et ailleurs.

Les danses étaient pratiquées pour battre le grain, piler l’ajonc, pour la réalisation des aires neuves ainsi que des sols intérieurs des habitats et des divers bâtiments (crèches, fours à pain, etc.), mais également pour les loisirs et les fêtes (les noces, les gras et les dimanches après-midi avant les vêpres, jusqu’à la tombée de la nuit, quand la pression du clergé n’était pas trop forte !).

Le fait que tous les danseurs participent au chant a contribué au développement d’un répertoire sobre privilégiant les paroles et leurs variantes sur des airs connus de tous. Le plaisir était développé par l’adhésion du groupe au chant, à la danse et au reste…

La “dañs round” en est l’exemple le plus marquant. On ne danse pas pour faire “joli”, on se défoule. Chaque danseur danse à sa façon, adaptant son geste à celui de ses voisins; ce qui donne une diversité et une unité tout à la fois. L’apprentissage se faisant par immersion, un équilibre s’établit tout naturellement entre la liberté de mouvement de chacun et les impératifs liés à toute danse collective. Autre particularité : le “décalage” possible entre la danse et le chant, qui existe dans plusieurs régions de Bretagne et d’ailleurs, est ici quasi systématique. En effet, il y a peu d’airs construits de façon identique. De plus, le meneur a l’entière liberté de démarrer le chant quand il veut et d’en rajouter des temps. La simplicité, toute relative, de la danse a sans doute favorisé cette dissociation du mouvement et du chant.

R.S.- Amzer n° 5 – été 2002