Un peu d'histoire
L’église actuelle a été précédée d’au moins deux autres en ce même endroit.
Sur la première église, du 16ème siècle, on ne trouve que des documents d’archives. Elle fut consacrée le 25 mars 1516 par Mgr Olivier du Châtel, évêque de Saint Brieuc. Elle fut entourée d’un cimetière béni par le Recteur Goulven L’Hostis le 12 août 1640. On y édifia, sur les plans d’Yves Roudaut un oratoire, dit Chapelle St Michel, béni le 17 août 1644. Une première restauration de l’église dès 1730 ne permit pas d’en éviter le délabrement et l’évêque de Léon dut en interdire l’accès dès 1767. Pendant huit ans , le culte eut lieu dans la petite chapelle paroissiale de Trobirou.
En 1773, la construction d’une nouvelle église fut enfin entreprise. On ignore qui en
fut l’architecte mais un maçon de Saint-Renan, Servais Cornou, natif de Landunvez la bâtit. On raconte qu’il ne savait ni lire ni écrire, mais faut-il le croire ? Achevée en dix-huit mois, l’église fut bénie le troisième dimanche d’octobre 1775 par Mgr de la Marche, évêque de Léon,. Silvain Cornou put retourner terminer le clocher de l’église de Ploudalmézeau. On dit qu’il refusa pour cela l’offre de l’évêque de l’envoyer étudier l’architecture.
La nouvelle église était un beau monument de pierres de taille, avec son clocher semi-encastré à deux galeries. Moins de 25 ans plus tard, elle affronta la révolution de 1789. Après avoir perdu son clergé, et fermée au culte, elle perdit ses cloches, fut dégradée par un marchand de Salpetre, servit successivement de salle de réunion, de Temple de la Raison, puis de grenier à blé.
Heureusement, elle n’avait jamais été vendue et était réparable. Sous le directoire et au début de l’empire, le recteur et le « conseil de fabrique » se mirent à l’œuvre : consolidation de la tour, remise en état de la couverture et des sols… A partir de 1805, on rachetait une chaire à prêcher, des armoires de sacristie et des objets liturgiques. Le curé, Mr Kervoal fit même construire une tribune, contre la tour. En 1841, l’église avait retrouvé fière allure, au centre du bourg, entourée de son cimetière, avec, derrière le chœur, le vaste presbytère du 16eme siècle et ses larges jardins.
En visite en 1849, l’évêque apprécia l’état de l’église mais fit remarquer que la tribune paraissait bien vide… Le 20 mai 1850, l’efficace recteur Calvez présentait au conseil de fabrique, un certain Jules Heyer, facteur d’orgues à Quimper et un devis de 10.000 Francs pour “y établir un jeu d’orgues digne de l’église”. Le jour même, la date de livraison était fixée au 15 août 1851. Le 14 septembre 1851, le bel instrument aux 19 instruments et 1162 tuyaux était inauguré et beni.
le 15 juillet 1865, l’église n’avait pas encore 100 ans. La prospérité nouvelle fit naître l’idée de l’agrandir et d’en surélever la nef. Le recteur Abgrall réussit progressivement, avec l’aide de l’architecte Joseph Bigot, à transformer ce projet en une reconstruction à neuf, conservant uniquement le clocher. Si la guerre de 1870 vint ralentir les choses, ce retard nous permet de disposer d’une photographie de l’église avant sa reconstruction.
Après la bénédiction de la première pierre le 25 mars 1874, les travaux furent confiés à Guillaume, Olivier & Jean-Marie Floc’h entrepreneurs Lannilisiens.
Le 12 septembre 1876, Mgr Nouvel de la Flèche, évêque de Quimper et de Léon, consacrait l’église. Elle fut dédiée au Sacré-Cœur, tout en conservant pour patrons de la paroisse les saints apôtres Pierre et Paul.
Elle retrouva sa tribune et ses orgues. Son agrandissement réduit considérablement les jardins du presbytère. Celui-ci était vaste mais jugé trop ancien. On travailla donc à en construire un plus moderne et plus éloigné des hôtels et estaminets de la place.
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Le clocher et l'extérieur de l'église
L’église domine la grand-place élargie par le déplacement du cimetière. On en remarque le clocher daté de 1774. La rue de la tour, étroite, n’offre pas le recul nécessaire pour l’admirer. Cette tour carrée, à deux rangs de galeries, porte une élégante flèche octogonale qui la fait culminer à quelques cinquante mètres.
Les abords de l’église, vers la place, ont été aménagés. On y trouve, en particulier, la fontaine du Manoir du Roual, offerte par Mlle de Kerdrel. C’est de là que l’on observe le mieux
ce grand vaisseau de style néo-roman. Mais faute là aussi de dégagement, l’abside inspirée de Sainte Croix de Quimperlé est difficilement visible.
En parcourant l'édifice
L’Église comporte une vaste nef de cinq travées avec bas-côtés et transept de belle hauteur.
La variété et la richesse des chapiteaux à feuillages qui couronnent les piliers méritent que l’on s’y attarde. La colonnade qui entoure le chœur détermine un déambulatoire clair et spacieux où s’ouvrent trois chapelles rayonnantes.
Les 72 fenêtres sont garnies de vitraux restaurés en 1984 . On y retrouve :
- Saint Yves & Saint Louis (de G.-P. Dagrant) dans le transept droit;
- Sainte Jeanne d’Arc et l’ Assomption dans le transept gauche;
- Une série de personnages bibliques dont Moïse et Elie (de Jean-Louis Nicolas), qui encadrent le sacré cœur dans le haur du chœur;
- Les Mystères du Rosaire. (d’Emile Hirsch) qui éclairent la chapelle du Saint-Sacrement;
- Saint Joseph et Saint Eloi, Saint Herbot et Sainte Anne (de G.-P. Dagrant) sont vers les orgues;
- les autres vitraux, non figuratifs, sortent des ateliers Baladi Budet de Quintin (Côtes d’Armor).
Un regard vers le fond de l’église (au couchant) permet de découvrir, les orgues dans la tribune adossée au mur du clocher. Ce sont les trois legs de l’église du XVIIIème siècle.
Les orgues
Cet instrument, classé à l’inventaire des monuments historiques, est remarquable par son buffet et par ses riches sonorités, propres aux meilleurs instruments du XIXème siècle.
Il anime les offices religieux et les nombreux concerts qui sont organisés chaque année.
L’association sauvegarde du patrimoine et la municipalité lui portent un soin jaloux. Depuis sa construction par Jules Heyer, il est régulièrement entretenu et restauré. Une nouvelle phase de restauration est en cours.
Les autels
L’autel du Saint-Sacrement,
propice au recueillement, met en valeur le retable et le tabernacle de l’ancien maître-autel. Il relate les scènes de la Nativité, de la Cène, de la Crucifixion et de l’Ascension. On notera la présence étonnante de Saint François d’Assises.
Le nouveau maître-autel consacré le 5 février 1956, est un massif de granit, orné de deux bas-reliefs du Père Jésuite Thésé.
On y lit côté chœur:
“Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, donnez-nous la paix.” ;
- et côté chevet,
“Adorum oil Zakramant an Aoter, Doue kuzet, Jésus hor Mestr, hot Zalver“,
- premières lignes d’un cantique breton:
“Adorons tous, dans le sacrement de l’autel, Dieu caché Jésus, notre Maître et notre Sauveur.”
La statuaire
La statuaire aujourd’hui visible est le reflet de la longue histoire de cette église.
La statue de Notre-Dame en pierre de Kersanton provient de chapelle de Trobérou aujourd’hui disparue.
Une seconde, en bois, datée du XVème siècle et provenant de la même chapelle, se trouve dans la chapelle de la vitrine d’orfèvrerie religieuse.
Le Saint-Sébastien en bois du XVIIIème siècle, placé dans le transept sud, ne sortait avant cela, du placard de la sacristie, que pour quelques pardons. Il a été classé en 1986.
Le Christ en Croix du chœur, en bois et de belle facture, provient de la croix dressée en 1819 dans l’enclos de la chapelle Saint Sébastien.
Les imposantes statues de Saint Pierre et Saint Paul, saints-patrons de la paroisse, produites par Prigent Billant au XIXème siècle, sont caractéristiques de cette époque
A l’entrée du porche sud, un Saint Pol Aurélien en bois polychrome taillée dans un bloc de chêne ,accueille fidèles et visiteurs. C’est une commande de l’équipe pastorale au sculpteur Daniel Théotec de Châteauneuf-du-Faou en 2007.
La scène du lavement des pieds et le Bapteme de Jesus.
Le lavement des pieds de Jésus par Marie de Magdala est un tableau datant probablement de la fin du 19ème siècle.
Le “Baptême de Jésus” placé dans le transept nord est surtout intéressant par son histoire.
L’original, peint sur bois, non daté, faisait partie du retable des fonds baptismaux de l’église, transformés à l’occasion d’une des réformes liturgiques des années 1960.
Un artisan de Lannilis l’avait sauvegardé. Son fils , après l’avoir “restauré”, a demandé son retour dans l’église, ce qui fut fait…
Les bannières
Comme toutes les paroisses du Léon, Lannilis possède de belles bannières de procession. Celle de Saint Eloi et Saint Pierre, datant du XIXème siècle, attire particulièrement l’attention par de ses médaillons peints sur cuir.
Le trésor
Une chapelle du chevet de l’église abrite une vitrine précieuse parmi les vingt-cinq qui jalonnent la route des “Trésors du Finistère”. Des vingt-six pièces que l’on y admire, neuf sont de Lannilis. D’autres y sont par la générosité de communes voisines : Landéda, Bourg-Blanc, Plouvien, Tréglonou, Le Drennec, Coat-Méal.
On y remarqueraun petit reliquaire pendentif du XIIème siècle, deux coffrets à reliques du XVème siècle et un du XVIème siècle, plusieurs ciboires et calices du XVIIème siècle, Coquille de baptême et Boite aux saintes huiles du XVIIème siècle.
Sources
Extraits du Guide-visite de l’église de Lannilis
Association pour la Sauvegarde du Patrimoine de Lannilis.
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