La route des moulins

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Office de tourisme du Pays des Abers
Le Pays des Abers va vous étonner sûrement, vous charmer nous l’espérons, vous conquérir sans doute, par la diversité de ses paysages. Une sortie en…

Le premier moulin dont l’homme s’est servi était… ses dents. L’intelligence procède souvent de l’imitation : remplacer les molaires dans le travail du broyage. Si bien que le premier outil ne fut peut-être pas un prolongement de la main, mais celui de la mâchoire.

Le principe de la meule tournante a été découvert dans l’Antiquité par les Romains qui imaginèrent plus tard d’utiliser la force du courant des rivières à la place de l’énergie humaine ou animale. La technologie des moulins à vent, quant à elle, nous est venue d’Orient grâce aux Croisés et aux pèlerins.

Quand on parle de meule, il s’agit toujours d’une paire de meules : une gisante et l’autre courante. Cet ensemble portait, en latin, le nom de “Mola” : moulin.

Le génie mécanique des moulins

L’eau, le vent et les marées fournissent une énergie gratuite et renouvelable. Le génie humain s’est appliqué à les utiliser dans une entreprise de collaboration avec la nature.

En écrasant les graines, les moulins ont produit de l’huile. En broyant les céréales, ils ont fourni des farines et du son. Mais ces géants mécaniques ont aussi permis de découper marbre ou bois, d’entretenir des forges ou de fouler le drap, de tanner le cuir ou de produire du kaolin, du plâtre ou du papier. Car les moulins ont découpé, concassé, broyé, pulvérisé, tamisé et poli ; ils ont aussi lavé, arrosé ou drainé. Les moines du Moyen-Âge ont fondé le rayonnement économique de leurs abbayes sur le travail des moulins, tout comme les châteaux qui les ont contrôlés, pour la plus grande prospérité des familles nobles. Les moulins ont occupé une place centrale dans l’organisation économique médiévale. Ils ont préfiguré également la mécanisation du travail qui révolutionnera le monde aux XVIIIe et XIXe siècles.

Les moulins à farine ont bien entendu été les plus nombreux : pain, bouillies, far et crêpes ont longtemps constitué l’essentiel de l’alimentation humaine, de même que le son était indispensable pour l’élevage.

Le système économique des moulins

Jusque dans les années cinquante, les moulins ont continué à pratiquer un système économique basé sur l’échange. Les meuniers prélevaient leur part en nature. Jo et Yves Corre, agriculteurs (en retraite) se souviennent :

Pour la farine, nous avions le choix entre payer la mouture ou laisser 10 % au meunier. Les moulins étaient aussi des fermes qui pratiquaient essentiellement l’élevage. On disait souvent “lard evel pemoc’h vilin” (gras comme un cochon de moulin). Le son ne coûtait pas cher au meunier.

Le taux d’extraction de farine est aujourd’hui de l’ordre de 75 %. Autrefois les meuniers pouvaient produire environ 66 kg de farine pour 100 kg de blé.

Chaque ferme possédait son four et faisait une fournée de pain par semaine. Chacun prévenait ses voisins, qui en profitaient pour faire cuire du lard ou du far. Cela donnait aux familles l’occasion de se retrouver. L’été, la jeunesse du pays venait le dimanche autour des grands étangs des moulins. C’était l’occasion de se jeter à l’eau et de se défier à la nage pour traverser une étendue d’eau de cinquante mètres.

François Colin était boulanger au Folgoët au début des années cinquante :

“Pour trois sacs de blé de cinquante kilos, les gens recevaient trente-trois bons pour des pains de six livres. Le son était gratuit, il en restait à peu près quarante-cinq livres.

A ce moment-là, les paysans faisaient du blé de mars, qu’on appelle aussi le blé à barbe. Il donnait une excellente farine, mais, hélas, son rendement était faible : il a progressivement été abandonné”.

Dire que les moulins se sont comptés par centaines dans nos abers au début du XXe siècle ! La plupart, de taille modeste, encaissés dans des vallons, ne pouvaient se développer. Ils restent les témoins fragiles d’une culture forte et riche. Les chemins des randonnée vous feront découvrir ce monde d’eau et de mécanique : les moulins ont profondément marqué nos paysages sans jamais les dégrader. Le respect de la nature peut parfois ressembler à du génie !

Le monde de l’eau et des moulins vaut bien une découverte ! Songez-y dans vos prochaines promenades.

Revue Amzer n° 2 – Janvier 2000

La vallée des moulins de Plouvien

Les moulins de cette vallée sont essentiellement des moulins à eau. ils ont été estimés à 159 sur tout le bassin de l’Aber-Benoît. Tous ces moulins se sont tus, les uns après les autres. Il subsiste toutefois quelques traces de l’intense activité meunière. Sur la commune de Plouvien, le moulin du Coumou est encore en état de fonctionnement et le moulin de Garena a été restauré en hébergement touristique.

La vallée des moulins de Plouguin

Plus modeste que son homonyme de Plouvien, cette petite vallée comporte encore 6 magnifiques moulins privés dont la plupart ont encore conservé leur mécanisme en état de marche.

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